«Votre nom, je ne le dirai pas. Car il est tout à fait impossible que l'on vous prenne pour une autre.
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Elle et moi c’est sûr, sommes aériens et ne connaissons pas d’urgence (un vrai mot à la con celui-là, en tous cas dans un certain emploi), nous prenons un temps infini pour le silence, pour les caresses parfois, pour les regards qui traînent mais presque vides car nous logeons dans nos solitudes pensives ou bien contemplatives et que nos mains rarement s’effleurent ou que nos mots à peine se choquent ne revient pas à statuer sur une quelconque indifférence. Nous nous aimons je crois. Et pourrions nous passer l’un de l’autre, comme de tout et de tous d’ailleurs, mais peut-être pas de toutes.
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Il y a aussi le temps de la photographie, des portraits, des poses et des éclairages que nous agréons pour peu qu’ils soient subreptices (j’y reviendrai). Si mon œil fonctionne mal depuis assez longtemps je peux toutefois user du sien, précis. Et elle de ma confiance. Encore une fois, nous disposons de toutes ces heures, et de celles qui viennent. De l’écriture du temps par delà la lumière.
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J’y reviens, donc. Ce qui nous agrége avant le reste, c’est, je crois, le plaisir d’être pervers. Quelle meilleure preuve de ce trait de caractère que d’en crâner et de s’en satisfaire ? Voilà les intellectuels, et les déchus, voilà les âmes éloignées d’elles et les enfants perdus. Peut-être est-ce compenser, toujours est-il que nous jubilons de faire se joindre nos égarements, nos desseins obscurs, notre incontestable prépotence qui nous autorise à décider de nos proies avant qu’elles ne deviennent nos jouets. Nous sommes deux chats. Comme les livres, comme la mémoire, nous avons plusieurs vies.
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Lu : Victorian Photographs of Famous Men and Fair Women»
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